Visite d'Etat du Chancelier Minnaud (Mezenas)

Le Chancelier fit comme s'il n'avait pas entendu ce que Tarque avait dit.


Étienne Minnaud : Je reprendrais bien encore quelques choux, ils sont délicieux !

Le silence s'était installé. Alors que son assiette était vide - "J'espère qu'ils ont prévu autre chose après cette petite entrée, on ne va tout de même pas passer direct au dessert" -, le Chancelier rompit le silence le premier.


Étienne Minnaud : Alors, monsieur Tarque, ai-je raison de penser que nous sommes parvenus à un accord ? Léna Séborova est libre et repart avec moi et dans quelque temps, une dizaine d'archéologues francovars viennent à Mézénas pour y faire des recherches, dans les conditions que j'ai précisées plus tôt.

L'accord vous convient-il ?

Minnaud soupira en se disant que ça n'en finirait jamais. Dès qu'ils semblaient avoir trouvé un accord, Tarque revenait à la charge avec une exigence supplémentaire ! A présent il voulait une déclaration officielle du gouvernement !


Étienne Minnaud : Monsieur Tarque, il n'est pas nécessaire que mon gouvernement fasse une telle déclaration. Je suis un homme de parole, si vous respectez notre accord, je le respecterai aussi.

De toutes façons, l'information et les médias étant totalement libres chez nous, vous pouvez être certain que tôt ou tard un journaliste viendra me demander ce que j'ai dû offrir en échange de la libération de madame Séborova. L'opposition conservatrice le fera également, je n'ai aucun doute à ce sujet.

Tarque ne comptait plus céder :

Donc nous sommes d'accord sur le fait que cela ne vous coute rien de l'annoncer publiquement tandis que moi j'y tiens.
Dès que l'annonce aura été officielle nous pourrons libérer la criminelle. 

Tarque utilisait le terme "criminelle" plutot que Séborova. 

Léna Séborova était restée silencieuse depuis le début de l'entretien. Elle s'était retenue d'intervenir, craignant de nuire aux négociations qui étaient difficiles du fait de l'obstination de Tarque en dépit des concessions faites par le Chancelier Minnaud.

Mais elle décida qu'il était temps pour elle de prendre la parole.


Léna Séborova : Monsieur Tarque, je connais Étienne Minnaud, c'est un homme d'honneur. S'il vous dit que des scientifiques francovars pourront entrer sur le territoire de Mézénas, vous pouvez être certain qu'il tiendra parole.

Mais je peux également vous dire, que si je ne suis pas libérée et que je ne repars pas avec le Chancelier, jamais vos scientifiques ne pourront entrer sur le territoire mézène. Jamais !

N'est-ce pas, Étienne ?


Le Chancelier fut ému par la déclaration de Léna Séborova. Elle était prête à prendre le risque de rester en prison. Il confirma ses paroles.


Étienne Minnaud : C'est à vous de décider, monsieur Tarque. Comme l'a dit madame Séborova, ce que j'ai promis de faire, je le fais et aucune force ne pourra m'en empêcher. N'oubliez pas qu'en tant que Chancelier, c'est à moi que revient de décider de la politique étrangère de Mézénas. Aucune autre autorité à Mézénas ne dispose de ce droit.

Le Chancelier soupira. Il avait espéré pouvoir rentrer à Mézénas avec Léna Séborova, mais ce petit Colonel d'opérettes, ce roquet, ne lui facilitait pas la tâche.


Étienne Minnaud : Léna, qu'en pensez-vous ?

Léna Séborova : J'ai passé deux ans à espérer une libération, je peux patienter dix jours de plus.

Étienne Minnaud : C'est entendu, monsieur Tarque, j'accepte vos conditions. Que vos scientifiques viennent à Mézénas, je m'engage à leur réserver le meilleur accueil.

Et après un délai de dix jours, vous vous engagez à libérer madame Séborova.

William Tarque :

Un jallaniste respecte toutes ses promesses.
Je ferais une annonce en ce sens.

Le Secrétaire Général Macaron était arrivé. Il esperait que la situation allait se calmer, il ne fallait pas que la visite se termine par un drame. 

Étienne Minnaud : Très bien, heureux d'avoir trouvé un accord.


Le Chancelier se leva de table, ainsi que son assistante. Visiblement, il ne comptait pas s'éterniser.