Préfecture de Micropolia

Pour ses premières journées comme Préfete, Brigitte Bregen était assez inquiète. Avec les annonces politiques avec le Krassland, la situation au Comtat, les services craignaient une hausse des violences raciales et claniques. Les Services du Renseignement avaient d'ailleurs communiqué à ses services la réactivation d'une cellule autrefois assez active de la lutte indépendantiste au Comtat. Certes, la situation était maîtrisée et le FNC était trop faible pour lancer la lutte armée, mais cela laissait craindre des actions ponctuelles.


Brigitte Bregen:

Bien, Hubert, j'aimerais que vous renforciez la présence policière sur les points stratégiques. Je veux un véhicule de police en permanence devant l'Ambassade du Krassland et vous me conservez une garnison de gendarmes mobiles dans le quartier des ambassades.

Intérieurement, elle était contente car elle renouait là avec les questions de sécurité, ce qui a toujours été le domaine de préférence de cette ancienne Ministre de la Défense.

Une secrétaire le fit entrer dans le bureau. Il y avait du monde qui travaillait. On lui indiqua un fauteuil.

Brigitte Bregen arriva et salua l'homme.

Brigitte Bregen:

Bonjour, Monsieur, que puis-je pour vous?

Gian serra la main de la Préfet et la suivi à l'intérieur


Bonjour Madame Bregen, je me présente, je suis Gian Francesco Buonamico, ancien poète/politicien/chef d'entreprise nadéen, et je suis venu en Francovie afin de retrouver la trace de mon ancienne compagne. J'ai cependant appris dès mon arrivée qu'elle était morte. J'ai demandé comment avoir plus d'informations et on m'a dirigé vers vous, alors me voici.

Est-elle vraiment morte ? On m'a dit qu'elle avait été empoisonnée, c'est vrai ? Il y a des traces quelque part dans les archives de l'enquête menée ? Elle a laissé un mot ou des affaires pour moi ?

Je comprendrais que vous ne souhaitiez pas vous entretenir avec moi c'est pourquoi je vous remercie d'avance de toute information.

Buonamico... Ce nom lui disait quelque chose. Elle connaissait peu Nadür.

Brigitte Bregen:

Ho, je suis désolée... Quel est son nom?

Elle servit deux tasses de thé à l'eucalyptus.

Gian se mit une tape sur le visage

Quel imbécile je fais, j'en oublis de vous donner son nom. Il s'agit d'Irina Leileina, l'amour de ma vie que j'avais à cœur de retrouver.

Gian remercia son interlocutrice pour la tasse de thé

Brigitte Bregen était en train de boire son thé quand Gian Buonamico dit le nom d'Irina Leileina. Elle recrachat son thé.

Brigitte Bregen:

Bordel de merde!

Un de ses assistant voulu l'aider et arriva avec une serviette. Elle s’énerva.

Brigitte Bregen:

Tout le monde dehors! Laissez-moi seule avec Monsieur Buonamico.

Tout le monde sortit. Elle ferma la porte et se réinstalla.

Excusez-moi, mais j'ai été surprise. Cela fait bien deux ans que je n'ai pas entendu ce nom... Irina Leileina fut celle qui m'a lancé en politique, j'ai été sa conseillère et son amie.

Gian était impressionné de ce qui était dit de son ancienne compagne et en même temps il n'était pas étonné, c'était une femme de caractère qui a toujours su rebondir

Je ne me suis donc pas trompé, elle a bien vécu en Francovie. Je suis ravi de rencontrer une personne qui a été son amie, c'était unefemme exceptionnelle, nous nous sommes rencontrés il y a un bon gros paquet d'années dans un petit bar de Rabat, je n'étais à l'époque qu'un poète qui commençait à être reconnu. Et depuis son départ j'ai perdu peu à peu goût à la vie, le simple fait de parler d'elle au passé me serre le cœur.

Vous pourriez me parler d'elle, elle se sentait bien ici ? Il y a vraiment la confirmation qu'elle est décédé ? Une femme si forte qu'elle se faire assassiné je ne peux pas le croire, surtout quand on voit toutes les périodes dangereuses auxquelles elle a survécu à Nadür. Si vous avez enterré son corps ? Vous êtes sûr que c'était bien le sien ? Les nadéens ont la particularité de toujours refaire surface, et les morts font des come-back depuis toujours chez nous, c'est une curiosité nationale encore inexpliquée. Je veux pas croire qu'elle soit vraiment morte. Vous avez plus d'informations ?

Brigitte était perturbée. C'était une vieille époque, selon la temporalité du micromonde, beaucoup avaient oubliés. Elle se rappelait maintenant de ces heures sombres. La guerre civile, les attaques, la torture...

Brigitte Bregen:

Vous me posez beaucoup de question dont certaines relevant du temps où j'étais Ministre de la Défense... D'un temps où beaucoup de dossiers, dont certains sur Irina demeurent "Secret Défense".

Elle a été une femme formidable. Elle a aidé Valérie Caterin à former ce qui sera la plus grande entreprise du Micromonde. Elle a été Ministre de l'écologie et une opposante très forte aux dérives des indépendantistes elvéotes, dirigés par des mafieux.

Cette opposition lui aura coûté la vie. Une lettre avec de la poudre de flémingite rouge... Mortelle assurément.

Gian souriait

L'écologie, cela a toujours été sa passion ...

Il se mit néanmoins à froncer les sourcils

Secret défense ? Comment pourrais-je obtenir les autorisations d'accès à ce dossier ? Au delà de ce qu'elle a été pour moi, elle était et restera un monument politique nadéen et je pense qu'à ce titre, si je ne peux réclamer l'accès au dossier, les dirigeants de mon pays sont habilités à vous le demander. Même si le gouvernement actuellement en place n'aura que faire d'une demande de ma part, ils sont trop occupés à leurs affaires.

Gian se reprit

Il me faudrait savoir dans quelle catégorie de pathologie se classe cette flémingite rouge. Savoir qui en produit et surtout savoir si on tient celui ou celle qui a fait ça ? Et au risque de paraître insistant, vous avez récupéré et enterré son corps ? Elle n'avait pas une doublure à cette époque de crise ?

Gian était triste mais son expression faciale ne laissait transparaître que du sérieux, il semblait déterminé

Je vous en prie j'ai vraiment besoin d'en savoir plus, quitte à rouvrir ce dossier.

Elle était embêtée. Il désirait des informations que peu de gens ont dans le pays, des informations dangereuses. Elle était partagée entre son devoir de femme d'Etat et son amitié pour Irina

Brigitte Bregen

Je ne puis vous donner ces informations... Ni vous laisser demander des autorisations de déclassification. Vous vous mettriez en danger ainsi que l'entourage d'Irina.

Elle le regarda. Elle savait qu'il ne lâcherait rien.

Je peux vous dire où elle est enterrée.

Gian tremblait de rage, il savait que son interlocutrice était de fort bonne volonté et il ne lui en voulait pas, mais il tenait à tout prix à avoir accès à ce dossier

Je comprend parfaitement que vous ne soyez pas habilitée à me donner cette autorisation, dans ce cas, faîtes moi rencontrer le Président. Ce cas est capital, je dois en connaître les conditions. La dernière fois qu'il y a eu une affaire de nadéens expatriés morts, cela a engendré une véritable guerre froide et même si ici les conditions semblent différentes je pense que nous avons droit de savoir, le gouvernement actuel ne bougera pas vis-à-vis de cette affaire mais j'attendrais le prochain s'il le faut pour en faire la demande, c'est très important. Laissez moi discuter avec votre président, je vous en prie, je ne suis pas seulement un homme désespéré d'avoir perdu sa compagne, je suis aussi à la recherche de réponses dont la révélation maladroite un jour ou l'autre pourrait causer du tord à la relation privilégiée Francovie-Nadür qui a tant d'importance aux yeux du gouvernement actuel. Nos peuples sont faits pour s'entendre mais avec une telle anguille sous roche, il y aura toujours une épée de Damoclès au-dessus de nos tête. Je sais que je n'ai plus aucun rôle politique depuis des années et que je ne suis plus qu'un riche bougre solitaire, et je ne peux donc déclarer parler au nom de Nadür, le gouvernement actuel me ferait peut-être même emprisonner pour les propos que je tiens ici et les informations indiscrètes que je tiens à obtenir mais je sens que je dois le faire. Cette affaire est aujourd'hui plus que jamais, une affaire d'Etat.

Gian se reprit à nouveau

Quoi qu'il en soit, si vous refusiez malgré tout je ne m'opposerai pas à cette volonté, mais si un jour ce problème refait surface au mauvais moment, par quelqu'un qui voit nos relations privilégiées d'un mauvais œil par exemple, vous vous souviendrez de ce que je vous ai dit.

Essoufflé de cette longue tirade et relâchant un peu ses émotions Gian termina ses propos

Merci, quel est donc ce fameux endroit où elle est enterrée ?

Elle était touchée par les propos.

Brigitte Bregen:

Je transmettrais vos demande au Président de la République.

Pour le lieux où elle est enterrée, la situation est quelque peu tendue... Je peux toutefois vous donner un visa.

Elle sort une feuille, la signe et la tamponne.

Vous devez aller à Nieba, au Comtat-Francovin, et rencontrer l'Archêveque Anatase de Saint-Auteuil, il vous amènera sur sa tombe.

Elle lui tendit aussi des clefs.

Tenez, si vous devez loger à Micropolia cette nuit, prenez les clefs de cet appartement. C'est l'ancien logement de fonction d'Irina, puis du Président Coty. Je l'occupe aujourd'hui... Vous pouvez y rester autant que vous voudrez.

Elle se leva, prit ses affaires et salua Gian. Elle avait à faire cette nuit.

Spoiler:

Gian accepta la situation telle quelle

Merci pour tout, je vais déjà me débrouiller avec tout ça. Désolé de vous avoir ennuyé, et vous m'avez beaucoup aidé, désolé si je m'emporte, les sentiments poussent parfois à monter sur ses grand chevaux. Bonne soirée madame.

Gian sorti de la pièce

Des informations étaient arrivées. Brigitte Bregen appela le Président Maréchal.

Brigitte Bregen:

Monsieur le Président,

J'ai un rapport de la sécurité civile. Nous savons que l'hélicoptère suspect s'est dirigé vers le Comtat. J'ai prévenu les autorités policières locales pour prendre les mesures qui s'imposent.

Je vous recommande de mettre en place le DIF Jaune à Micropolia et le Orange au Comtat-Francovin. On va peut-être les avoir.

Édouard Maréchal :

J'attendais d'avoir d'avantage d'informations avant de mettre en place ces mesures. Maintenant que je l'ai ai, je vais les annoncer par décret.